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Faire la peau 2, 

partition suspendue pour Bodhràn

Faire la peau 2 est une partition suspendue pour bodhràn. Le bodhràn est un instrument irlandais.

Le grand cercle de bois sur lequel est tendue la peau permet une variation subtile de sons. La peau conserve toujours la mémoire des plis, des veines et des nerfs. Les lignes, qui se devinent à la surface de l’instrument, sont une carte et une empreinte à la fois, celles du corps de la bête (une chèvre).

Dès lors, la peau ne marque plus et le son n’est que le résidu de tentatives d’empreintes ratées. Le bodhràn se travaille avec le gras de la paume, le plat de la main, le gras des doigts, le sec des phalanges, le bout des doigts et les ongles.

 

Ça tapote, ça racle, ça frotte, ça gratte et ça cogne. C’est dum et c’est tak, avec toutes les variations possibles qu’on imagine entre l’un et l’autre, du bord au centre de la peau. C’est un instrument du corps : il y en a un de chaque côté de l’épiderme.

 

« Faire la peau 2 » est en quelque sorte une tentative de réalisme magique. La peau de l’instrument (et celle de l’instrumentiste par extension ou contamination) est une interface où l’on trouve d’un côté la cartographie d’un corps imaginaire et de l’autre, le corps et les nerfs de l’instrumentiste présent. Ce corps à corps est parfois percé (le perce-oreille de la partition) par des moments subjectifs d’apparition de l’autre, d’un autre corps qui ouvre vers une réalité. 

Performance du 8 novembre 2008_Ferme du Buisson(77)

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